Séminaire CIOR 2025 : « societal resilience »

La CIOR (Confédération Interalliée des Officiers de Réserve) organise chaque hiver un séminaire à Gummersbach (Allemagne), à la Theodor-Heuss Akademie. Il s’est tenu cette année du 26 au 28 janvier, avec pour thématique « societal resilience« . Voici les principaux points à en retenir :

1. Forces armées et réserves

Pour gérer efficacement les crises, les armées doivent être bien préparées, les réserves jouant un rôle crucial dans l’augmentation de leurs capacités. Les thèmes clés comprennent :

• Disponibilité des informations sur les réservistes : il est essentiel de disposer des coordonnées et de l’état médical des réservistes à jour pour faciliter une mobilisation rapide. Cela garantit que les armées peuvent contacter rapidement les réservistes en cas de crise.
• Accès à l’équipement de base : les réservistes doivent avoir accès à l’équipement nécessaire, soit stocké de manière centralisée, soit conservé chez soi. Bien que le fait d’avoir de l’équipement chez soi permette aux réservistes un déploiement flexible, cela peut poser des problèmes si le réserviste et son équipement se trouvent à des endroits différents pendant une crise.
• Formation adéquate : les réservistes doivent être suffisamment formés, les programmes de formation variant selon les pays. Les pays occidentaux considèrent souvent les réservistes comme un vivier de talents spécialisés pour des missions spécifiques, tandis que les pays d’Europe de l’Est se concentrent sur leur contribution à la force en temps de guerre. Une formation adéquate permet aux réservistes de connaître leur rôle et de réduire les frictions lors de la mobilisation.

2. Société et population

Une population civile préparée peut alléger le fardeau militaire en cas de crise. Les points clés comprennent :

• Mesures de préparation de base : les citoyens doivent stocker des biens essentiels et être conscients de la fragilité des infrastructures modernes. Le fait de pouvoir survivre sans électricité, sans nourriture fraîche et sans eau pendant un certain temps permet une meilleure planification et une réponse plus coordonnée.
• Rôles civils actifs : les civils peuvent contribuer en assumant des rôles de non-combattants, tels que les premiers intervenants ou les constructeurs d’abris. Éduquer les civils à participer à la gestion des crises peut considérablement améliorer la résilience.
• Tirer parti des structures sociales : l’utilisation des structures sociales existantes, comme les communautés religieuses, peut garantir un engagement plus élevé et des mises à jour régulières des connaissances. La confiance préexistante et les ‘chaînes de commandement’ informelles peuvent faciliter une action rapide en cas de crise.

3. Économie et entreprises

Les entreprises civiles peuvent fournir un soutien essentiel en cas de crise. Les principaux thèmes abordés sont les suivants :

• Accords avec les entreprises : les gouvernements peuvent conclure des accords avec des entreprises pour réserver ou libérer des capacités en cas de crise. Cela garantit que l’expertise et les ressources des entreprises sont disponibles en cas de besoin, offrant potentiellement des solutions plus efficaces que les options militaires dans les zones à faible menace.
• Solutions innovantes : les entreprises peuvent contribuer à la résilience militaire en fournissant des équipements et des solutions innovants. Une harmonisation plus étroite entre l’armée et les entreprises sur les besoins et les volumes est essentielle pour un soutien efficace.
• Utilisation des capacités commerciales : les entreprises disposant de capacités utiles en cas de crise, telles que la restauration, le logement et les infrastructures, peuvent jouer un rôle important dans le soutien des efforts militaires et civils.

4. Culture

En temps de crise, un sentiment d’appartenance et d’objectif est essentiel. Les points clés comprennent :

• Encourager des récits positifs : mettre l’accent sur les valeurs et l’identité collectives peut motiver les citoyens à endurer les épreuves. Un récit positif aide à maintenir le moral et l’unité.
• Droit humanitaire et droits de l’homme : renforcer l’importance du droit humanitaire et des droits humains fondamentaux est crucial, en particulier face à des adversaires qui ne respectent pas ces principes. Cela permet d’éviter que ses propres forces ne recourent à des mesures similaires.

5. Politique et institutions

Il est essentiel de maintenir des institutions et des organes décisionnels fonctionnels. Les thèmes clés comprennent :

• Protéger les organes directeurs : assurer la sécurité des décideurs par le biais d’une protection militaire, de bunkers ou « d’avions de la fin du monde » est essentiel pour maintenir la gouvernance pendant les crises.
• Résilience politique : la résilience face à la déstabilisation et à la guerre de l’information est de plus en plus importante. Cela comprend la préservation de la capacité à mener un débat constructif et à parvenir à un consensus au sein de la société.
• Discours politique constructif : dans un environnement polarisé, il est essentiel de maintenir un discours politique capable de résister aux tentatives de manipulation de l’opinion publique. C’est l’un des plus grands défis pour assurer la résilience politique.